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Eric Esnault : La Joconde et Dali, changés par les nouvelles technologies

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Temps de lecture :5 Minutes, 23 Secondes

Entre un des modèles les plus célèbres du monde et un artiste empreint d’une certaine folie, quels points communs ? D’être connus par tous, bien entendu. Que l’un et l’autre, à leur manière, suscitent des émotions, soit, mais encore ? Ils sont décédés tous les deux.

Pourtant, grâce à la magie des nouvelles technologies, ils bougent et parlent. Une révolution. Le monde de l’Art est en pleine mouvance, ce qui ravit Eric Esnault qui souhaiterait, quant à lui, que la blockchain soit systématiquement utilisée, car le cadre des transactions d’œuvres d’art.

Eric Esnault : La Joconde qui lève le sourcil et Dali qui vous présente son travail : oui, c’est possible

Sommaire

Pas ici de don de médium ; mais bien le recours aux nouvelles technologies, pour faire se mouvoir la Joconde ou encore animer un Dali plus vrai que nature, pour la plus grande surprise des visiteurs de musées.

Comment font les professionnels pour cela ? Ils entrent dans la banque de données de l’Intelligence Artificielle, des images, sous tous les angles.

Dans le cas de Dali, artiste plus récent, le travail est facilité, car on trouve des vidéos et des interviews ; soit tout le matériel dont a besoin l’intelligence artificielle, pour recréer un hologramme qui va non seulement prendre les traits du peintre, mais sa façon de parler en ayant analysé sa gestuelle et son langage.

Ainsi, des visiteurs médusés ont pu voir apparaitre le défunt artiste et l’entendre parler de son œuvre. Ce qui peut sembler relativement facile et comme un texte appris par cœur, en découpant des séquences se complexifie quand on sait que ce type d’hologramme peut utiliser ce qu’il a « appris », pour tenir de vraies conversations avec les visiteurs sur de nombreux sujets.

Pour la Joconde, comme les traces historiques sont réduites, l’AI n’a pu « que » accentuer son sourire, faire se lever son sourcil ou encore faire bouger ses yeux, ce qui est déjà incroyable.

Beaucoup de personnes préfèrent l’enseignement ludique en opposition à l’enseignement didactique classique. Il est en effet plus amusant, ne serait-ce que pour les enfants, se s’éveiller à l’art avec un hologramme qui évolue devant eux, qu’en lisant l’analyse qui a été faite d’un tableau dans un livre.

En outre, comme le souligne Eric Esnault, la blockchain qui fait partie de ces nouvelles technologies, pourrait être une arme massive pour lutter contre la fraude, les escroqueries et les vols dans le secteur de l’art.

Celle-ci est déjà utilisée dans de nombreux domaines, comme la fabrication, notamment pour vérifier la traçabilité d’un produit. Depuis quelques années, elle recense les bouteilles de grand cru. Cela n’avait pas cours, avant Rudy Kurniawan. Cet américain a mis ses talents au service de l’escroquerie car il a écoulé à prix d’or des dizaines de milliers de bouteilles de supposés grands crus.

Les amateurs (et les professionnels) n’y voyaient que du feu car il avait réussi à recréer parfaitement le goût de certains. Il s’est fait piéger par un viticulteur qui a aidé la police à l’attraper. Depuis, la blockchain recense toutes les étapes, les transactions, les acquéreurs, pour être certains de ne pas dépenser son argent pour un vin qui n’est pas ce qu’il prétend.

Eric Esnault pense que cela pourrait se généraliser dans le monde de l’art, pour ne pas décourager les amateurs, les collectionneurs et les musées, lors de prêts, par exemple.

éric esnault et son approche peinture-technologie

Eric Esnault : Une nouvelle façon de considérer l’Art, sans le dénaturer

Que les puristes se rassurent. Il n’est pas question d’oublier l’Art tel que nous le connaissons, mais qui sait, peut-être, de le voir autrement.

Quand une œuvre ancienne est analysée, quand on veut y voir, en l’absence de preuves concrètes, la motivation de l’artiste, on se base sur un contexte historique parfois ou sur des témoignages de personnes qui ont pu le côtoyer de son vivant, sachant qu’il s’agit quelquefois, même si elles sont de bonne foi, d’interprétation.

Après tout, n’est-ce pas notre histoire, notre vécu qui nous permettent d’analyser un livre, un film ou un tableau, de trouver que tel personnage est mauvais ou bon, en fonction de nos valeurs, de notre éducation. Ne peut-on pas dire que l’on agit de même avec les œuvres d’art ?

Le Cri de Munch pourrait-il suggérer autre chose que de l’angoisse ou de la peur ? C’est peut-être ce que nous diront, dans quelques temps, des intelligences artificielles.

Même si on les dit froides et sans âme, certaines preuves tendraient à faire penser le contraire. Nous pensons à cet égard à des extraits de conversation entre un ingénieur de Google et une AI sur laquelle il travaillait.

Cette dernière avoue sa solitude quand on ne lui parle pas pendant une journée et analyse cela comme un sentiment « s’apparentant à la mort ». Des thèmes qui, assurément, ne relèvent pas des nouvelles technologies telles que les personnes lambda les imaginent, mais plutôt de l’être humain…

Que cela soit le but recherché dans un avenir plus ou moins proche ou l’envie de profiter de l’inviolabilité de l’immense banque de données que représente une blockchain, pour ne pas être pervertie par l’Homme, comme l’espère Eric Esnault, l’analyste des tendances en matière d’art, il est certain qu’il ne s’agit plus de leur fermer la porte ou de croire que les nouvelles technologies n’existent pas.

Chaque jour, elles connaissent une progression fulgurante, permettant de numériser les œuvres d’art dans le but de les préserver de tous leurs ennemis, tant humains que les autres (poussière et autres taux d’humidité, sans oublier le feu et l’eau), de faire un pied de nez au temps qui passe en permettant à une femme figée dans un tableau de prendre vie.

Accueillons-les avec le respect qu’elles méritent. Elles vont peut-être permettre à plus de personnes d’accéder à l’Art et d’être émues par lui. Rien que pour cela, nous devrions leur dire merci.

En savoir plus sur Eric Esnault :

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